by Marine Abat | 9 novembre 2018 20 h 42 min
« Il faut savoir se prêter au rêve lorsque le rêve se prête à nous », écrivait le romancier et philosophe Albert Camus. La citation se transpose à merveille au dernier spectacle de Davy Sicard, véritable conte initiatique joliment intitulé « Zenfan Rev ». « Un songe éveillé », décrit l’artiste bientôt sur scène pour trois nouvelles représentations*.
Zanfan Rev raconte le cheminement d’un l’adulte en quête de sa vérité intérieure. « Le personnage central est monsieur tout le monde. Il se transforme en clown pendant son rêve, et tout ce qui se passe sur scène en fait partie », détaille le compositeur. « L’idée est de toucher, réveiller, et d’essayer de ramener la part d’enfance que chacun a en lui ». De quoi nous renvoyer aux masques que l’on porte, plus ou moins consciemment, et questionner notre liberté d’être.
Le tout en musique, évidemment, entre maloya « kabosé », reggae, blues, et valse tourbillonnante. Mais pas seulement. De la danse et du cirque figurent aussi au menu de cette création originale dans laquelle Davy Sicard partage la scène avec des artistes aux talents complémentaires. « Et il y aura des invités surprises », glisse-t-il au passage.
Egalement dans la troupe, un interprète en langue des signes. « La musique, et l’art de manière générale, est l’expression de messages, de choses qui doivent être partagées, et autant que possible avec le plus grand nombre. Il est important d’inclure un maximum de personnes en tenant compte des différences de chacun », exprime le chanteur avec bienveillance. C’est d’ailleurs comme « un vecteur d’humanité » qu’il perçoit le métier d’artiste.
« Ça a commencé pendant des vacances en famille »
Conçu à partir de son dernier album « Mon Zenfan », le spectacle a été co-écrit avec sa fille Manon, dans une ambiance agréablement légère. « Au départ, il n’y avait pas de volonté particulière d’écrire un spectacle. Ça a commencé lors vacances en famille. On avait envie de faire plaisir et de se faire plaisir à nous-même ».
Une histoire de famille donc. Et pas qu’un peu ! Car la musique, Davy Sicard est tombé dedans quand il était petit. « L’environnement familial a beaucoup joué, mon papa était musicien. À l’époque, j’écoutais, je jouais un peu, mais en discrétion. Plus tard, au lycée, j’ai rencontré d’autres élèves qui aimaient chanter et on a formé un groupe a capela », se souvient celui qui ne peut évidemment plus s’en passer. « C’est devenu une forme de respiration, la musique fait partie de mon quotidien ».
Sur scène, lors de ces trois représentations qui s’annoncent riches en émotions, le musicien pourra savourer l’enivrante sensation de liberté qu’il éprouve chaque fois sur les planches. Une liberté qu’il entend également s’octroyer dans la conception de son prochain album. « J’en suis pour le moment à la réflexion », confie-t-il. On a hâte de découvrir !
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* 10 novembre au Centre Culturel Guy Agénor de la Plaine des Palmistes, le 17 novembre au Théâtre Luc Donat au Tampon et le 24 novembre au Théâtre des Sables à l’Etang-Salé.
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