(VIDEO) On a testé pour vous : la cryothérapie

(VIDEO) On a testé pour vous : la cryothérapie

L’hiver, au Canada, il fait environ –15° la nuit et en Sibérie, la température peut descendre jusqu’à –40°. Et ce ne sont pas des endroits où on a particulièrement envie de se promener dehors. Encore moins à moitié nu. Il faudrait être fou. C’est pourtant ce que font beaucoup de gens, et ce plusieurs fois par semaine, au centre de cryothérapie Reset’s, à Saint-Denis.

Des fous ? Un peu. Mais surtout, les clients sont souvent des sportifs souffrant de déchirures musculaires, tendinites ou autre, des malades (souffrant de la sclérose en plaque, la fibromyalgie ou la polyarthrite) pour qui le froid allège les douleurs, ou encore des personnes stressées qui cherchent une sensation de zenitude et de bien-être.

Nous avons testé cette pratique particulière et c’est… froid. Après tout, on est en maillot de bain à -60 degrés puis à -110. C’est le principe de la cryothérapie. Après avoir rempli un questionnaire – en effet la liste des maladies empêchant la cryothérapie est longue – et une prise de température et de tension, on enfile un bonnet, un masque, deux paires de gants, des chaussettes et des Crocs. Loin d’être sexy, mais on est bien contents de les avoir une fois dans le froid glacial.

Puis, c’est direction les cabines. Il s’agit d’une machine « Icelab » à double cabine, la même utilisée par Roland Garros pour les tournois de tennis. « Je me suis dit, faire comme eux, c’était une bonne idée », raconte Sarah Moussa qui a fait naître Reset’s il y a bientôt trois ans avec son père, le docteur Ismaël Moussa, médecin généraliste spécialiste de la douleur. En effet, certains préfèrent trois chambres, commençant par une à -10 degrés avant d’entrer dans les deux autres.

Tous ne réagissent pas de la même façon

Pour nous, c’était donc -60° du premier coup. Et si vous vous attendez à une sensation de tête dans le congélateur quand il fait trop chaud l’été, vous en êtes bien loin. Le froid peut être surprenant ou apaisant. Quoi qu’il arrive, Sarah, Rehana ou Shanaz sont là, de l’autre côté de la vitre, pour vous guider. Les chambres étant hermétiques, elles ne vous entendent pas. Deux pouces en l’air pour indiquer que tout va bien, une croix pour dire qu’on veut arrêter. Vous pouvez sortir à tout moment et elle peut également entrer pour vous récupérer. Ces informations-là sont pour les plus peureux, et elles rassurent. Mais certains se lanceront corps et âme dans la chambre sans même se retourner.

Il est bien de s’étirer pendant les 30 secondes à -60°. Puis, sans tarder, on ouvre la deuxième porte qui donne sur du -110°. Et là, c’est autre chose. Le corps est clairement surpris et se protège. Comme lorsqu’on se prend une douche froide sans si attendre. Mais il faut lui faire confiance et lui laisser le temps. Quelques secondes et il commence à se calmer tout en travaillant. Et c’est là que la magie opère. Il se met à contracter les veines et vaisseaux, à réparer les muscles ; en effet, il ne comprend pas ce qu’il se passe alors il se rebooste et se renforce. « Je suis là pour guider dans les étirements si besoin mais beaucoup choisissent leur musique et dansent, ou méditent, ou crient. Crier alors que personne ne vous entend, c’est une occasion rare ! » souligne Sarah.

Pour une première fois, on est plutôt concentré sur les picotements sur les bras et les jambes, la rougeur de la peau et les doigts qui commencent à être de plus en plus sensibles… puis sans que l’on s’y attende, comme si ça faisait 20 secondes, ça fait deux minutes et c’est le moment de repasser à -60° pendant 30 secondes puis sortir de la chambre.

Enfin, les gants, le masque et le bonnet en moins, la tête légère et le corps détendu, c’est le moment relaxation avec une tisane bien chaude dans le salon ou au bord de la piscine. Là oui !

Le corps médical en dit quoi ?

Selon un rapport de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publié en juin 2019, le froid est utilisé depuis des milliers d’années en médecine contre les douleurs et l’inflammation. Mais les explications biologiques liées à l’effet bénéfique du froid seraient insuffisantes. Il manquerait en effet d’études cliniques. Et selon les études déjà réalisées, les effets seraient modestes, voire nuls. Concernant la sécurité, comme tout soin, des effets secondaires sont possibles. Davantage d’études sont encore une fois nécessaires pour les déterminer plus précisément.

Mais concernant le public qui s’adonne à la cryothérapie, les bienfaits sont ressentis et les douleurs atténuées. Avec l’avis de votre médecin et l’absence de maladies entraînant une contre-indication, c’est une expérience au mieux bénéfique, et au moins, très intéressante !


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