Transformer l’huile de friture usagée en biocarburant
L’huile alimentaire qui a été utilisée pour faire frire les samousas, beignets, frites… pourrait ne plus être jetée mais plutôt réutilisée. C’est l’objectif de Biofuel Réunion, une start-up de Saint-Denis qui entend valoriser les huiles alimentaires usagées en les transformant en biodiesel.
Si la collecte a commencé en septembre dernier, la mise en service de l’unité de valorisation est prévue en 2025. C’est le label Arsycle qui permet aux trois fondateurs réunionnais de Biofuel d’augmenter les volumes collectés mais aussi la préparation de l’activité de transformation. Il accompagne ainsi les producteurs de déchets, professionnels comme particuliers, en proposant la collecte, ainsi que de la pédagogie et de la sensibilisation.
16.000 tonnes d’huile alimentaire importées par an
Une collecte qui, à terme, ne sera pas négligeable. Chaque année, 16.000 tonnes d’huile alimentaire sont importées à La Réunion. Environ 4.000 tonnes deviennent des huiles usagées et chaque année, seulement 1.000 tonnes sont valorisées ; les 3.000 restants polluent donc les canalisations, les réseaux d’assainissement, ainsi que les milieux aquatiques. L’huile forme une fine couche à la surface de l’eau, empêchant l’oxygénation de la faune et la flore. Le risque est également sanitaire, les huiles alimentaires usagées étant des sous-produits animaux. Leur réintégration dans un circuit de production d’alimentation animale pourrait entraîner des problèmes sanitaires, comme la vache folle.
De nombreux professionnels participent déjà aux collectes d’Arsycle : 150 restaurateurs, trois hôtels, la CINOR et la CIREST. L’abonnement est de 15 euros par mois. Pour les particuliers, des bacs de collecte se trouvent en déchetterie dans les communes de la CINOR et la CIREST. Le service est gratuit.
