Sur papier ou sur la terre, elle fait naître des forêts

by Soe Hitchon | 24 juillet 2021 10 h 00 min

Les quartiers de Bois de Nèfles, il y en a plusieurs à La Réunion. Que ce soit à Saint-Denis, Saint-Paul ou Saint-Leu, les habitants y sont nombreux. Mais combien sauraient reconnaître la plante endémique qui a donné le nom à ces lieux ?

« Pas nombreux », affirme Raphaële Carlier, artiste de Saint-Leu qui dessine si bien toutes ces plantes endémiques de l’île. Son objectif : les faire connaître. Elle rappelle que les Flamboyants, Bougainvilliers, Filaos et autres, bien que connus sur l’île, sont exotiques.

« Beaucoup de plantes endémiques sont très rares, donc on ne les côtoie pas, explique-t-elle, ce sont les champs de canne et de café installés à l’époque, malgré les avertissements des botanistes, qui sont la cause du défrichement de toutes ces plantes ».

C’est pour cela qu’elle s’est « prise d’amour » pour la forêt sèche dont il ne resterait qu’1%. « Des reliques » se trouveraient à la Grande Chaloupe et à Sans Souci. « Une magnifique forêt s’y trouve mais il n’y a pas de sous bois pour remplacer les grands arbres quand ils disparaitront », s’inquiète-t-elle.

La naissance d’une « mini-forêt » : sa « plus belle œuvre »

C’est donc à travers des dessins, parfois en noir et blanc, parfois avec une touche de couleur, que Rafaelia[1] (son nom d’artiste) compte sensibiliser la population. Passionnée de ces plantes, elle n’en est pas restée aux croquis, à l’artisanat et aux bijoux qu’elle confectionne également. L’artiste participe aussi à des projets de plantations. C’était d’ailleurs son initiative de planter à l’Éperon au niveau du village artisanale, là où elle a passé une partie de son enfance. Aujourd’hui, et avec l’aide d’une dizaine d’autres bénévoles, se trouve une « mini-forêt » qui produit même des semences à récolter. « Ça c’est ma plus belle œuvre », affirme-t-elle.

« Depuis petite, je bricole. J’étais rêveuse, je découpais, ramassais des graines et coquillages et mes parents m’encourageaient. Ils m’achetaient des livres de bricolage et je réalisais tout ce qui se trouvait dedans, raconte Raphaële. J’aimais aussi beaucoup les plantes, les potagers. Cet intérêt s’est accentué lorsque je suis arrivée à La Réunion à l’âge de 7 ans ».

Comme si depuis toujours, son destin était de créer : que ce soit de l’art ou des plantes.

La prochaine exposition se trouvera à la médiathèque de Saint-Leu dans les semaines à venir. Pour toute personne souhaitant participer à des plantations d’espèces endémiques, rendez-vous sur la page Facebook « Arboretum »[2]. Pour adhérer à l’agence de recherche pour la biodiversité à La Réunion, cliquez sur ce lien[3].

Certaines de ses œuvres se trouvent également dans le l’édition spéciale imprimée de notre magazine, Apressi[4].

Endnotes:
  1. Rafaelia: https://www.facebook.com/RafaeliaBijouxDessins/
  2. « Arboretum »: https://www.facebook.com/groups/1030920623655006/
  3. lien: https://arb-reunion.fr
  4. l’édition spéciale imprimée de notre magazine, Apressi: https://www.apressi.re/le-premier-hors-serie-papier-gratuit-dapressi-est-sorti/

Source URL: https://www.apressi.re/sur-papier-ou-sur-la-terre-elle-fait-naitre-des-forets/