St-Denis : Une pépinière pour pouponner les plantes et transmettre l’amour de la nature

by Marine Abat | 9 novembre 2018 14 h 07 min

« La disparition d’une espèce vivante est une insulte à la création, une plaie que l’on inflige à la nature et qui est inguérissable ». Poignante mais poétique, cette phrase est signée du défunt botaniste Thérésien Cadet. Une citation partagée avec émotion par son épouse Janine ce vendredi matin, lors de l’inauguration de la pépinière municipale de Saint-Denis.

Professeur agrégé de sciences naturelles, Thérésien Cadet a consacré une grande partie de son existence à la connaissance de la flore de l’île et des Mascareignes. Pour sa thèse de doctorat, ce natif des Avirons a échantillonné plus de 7000 espèces, dont la collection fait encore référence aujourd’hui. C’est tout naturellement que cette pépinière à vocation pédagogique, totalement réhabilitée par la ville, porte son nom.

Esthétique et reposant

Acquis par la municipalité dans les années 80, le site situé dans le Bas de La Rivière arbore depuis la fin des travaux un tout nouveau visage. Jardin d’éveil des sens, jardin créole, arboretum, kiosque, amphithéâtre, la remise en forme a été pensée pour en faire un lieu à la fois esthétique et reposant. De quoi donner envie d’y prendre racine, sous l’ombre des palmiers.

S’y côtoient plantes grasses, plantes médicinales, café Bourbon Pointu, grenades, bois de Judas, mazanbron, bois de chenille, patte lézard, palmiste rouge… Des espèces mises en avant par le biais de panneaux explicatifs dévoilant tous leurs secrets (ou presque). Le tout dans une démarche de développement durable : toilettes sèches, zéro phyto, photovoltaïque et bassin de rétention.

La pépinière, une pouponnière

« L’objectif est d’en faire un outil de transmission environnementale », explique Yvette Duchemann, élue déléguée au développement durable. Un transmission principalement axée sur les scolaires, les écoles bénéficiant d’un accès à la pépinière. Aux côtés des dix agents jardiniers travaillant sur site, les marmailles peuvent en apprendre plus sur ce joli métier, mais aussi sur l’importance de protéger l’environnement. Le grand public, lui, pourra s’y balader lors de journées portes ouvertes.

Toujours dans cette optique de sauvegarde de notre patrimoine naturel, le site comprend un espace privilégié destiné à la production d’espèces endémiques. En plus de fournir des plantes aux écoles, associations et mairies, la pépinière remplit ainsi le rôle d’une véritable pouponnière. Dans le cadre d’une convention signée avec le parc national, elle sème, rempote, et fait pousser des milliers d’espèces dont les deux tiers sont replantées sur les sites de restauration de la forêt sèche. Un projet qu’aurait certainement approuvé Thérésien Cadet, lui qui était évidemment « pour la conservation de la nature », comme le rappelle son épouse. « Les plantes, c’était sa raison de vivre ».

 

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