Nuits sans lumière : Près de 400 pétrels sauvés et beaucoup d’énergie économisée

Nuits sans lumière : Près de 400 pétrels sauvés et beaucoup d’énergie économisée

Le bilan est positif et encourageant ! Grâce à la 11ème édition des Nuits sans lumière, qui s’est tenue du 8 avril au 2 mai dernier, près de 400 pétrels de Barau ont été sauvés et relâchés, et 350 MWh d’électricité ont été économisés.

Initiée en 2009 par le Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement de La Réunion (CCEE), l’opération n’a cessé de prendre de l’ampleur. En 11 ans, la durée des Nuits sans lumière est passée de 2 heures à 25 nuits. Alors que les nuisances de la pollution lumineuse ne sont plus à démontrer, tant sur l’environnement que la santé humaine, La Réunion est un territoire pionnier au niveau national.

Cette année encore, l’opération a permis de favoriser l’envol des jeunes pétrels, la ponte des tortues marines, l’observation du ciel et d’économiser l’énergie. Le bilan dans le détail :

 

BILAN DES ÉCHOUAGES DE PÉTRELS (SEOR)

Cette année, 457 jeunes pétrels de Barau ont été signalés pendant l’ensemble de la période d’échouage en avril et mai, parmi eux 389 ont été sauvés et relâchés. A titre de comparaison, en 2018, 988 jeunes pétrels avaient été signalés, 879 avaient été sauvés et relâchés.

BILAN DES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE (EDF)

C’est l’équivalent de la consommation annuelle de 300 foyers, soit 850 MWh, qui a été évitée durant ces 25 nuits. Depuis 2015, ce résultat a été multiplié par 3. Ce qui traduit bien l’intérêt croissant pour cet événement sur notre territoire. EDF à La Réunion s’en réjouit. C’est un événement qui porte à la fois sur la préservation de la biodiversité et sur les économies d’énergies. L’entreprise a mené des actions de sensibilisation auprès de ses salariés et de ses clients dont les structures ayant des enseignes lumineuses. Tout au long de l’année, EDF accompagne les acteurs économiques afin qu’ils optimisent la gestion de leur éclairage.

BILAN DE LA CINOR

La CINOR est l’un des premiers partenaires de l’événement. L’intercommunalité a mené diverses actions, notamment en interne, où les médiateurs de la Direction Environnement ont été sensibilisés par les agents du Parc national de La Réunion. De nombreuses interventions ont également été mises en place dans les établissements scolaires, de Sainte-Suzanne, Saint-Denis et Sainte-Marie. Un relâcher de pétrels a eu lieu en présence de 200 élèves. Les éclairages sur des zones d’intérêt communautaire de la CINOR ont été éteints à partir de 20 heures. Par exemple, sur l’ensemble du Sentier Littoral de Saint-Denis à Sainte-Suzanne, mais aussi au niveau : du siège de la CINOR, de la médiathèque intercommunale Aimé Césaire, de l’école de musique intercommunale de Beauséjour ou de la Cité des Arts…

 

BILAN DE LA COMMUNE DE SAINT-DENIS

Saint-Denis a continué à renforcer son investissement pour la réduction de la pollution lumineuse. Ainsi, 2 846 points lumineux sur les voiries et sur les terrains sportifs ont été éteints pendant les Nuits sans Lumière. Leur nombre a doublé par rapport à 2016. Les économies d’énergie réalisées sont toujours en hausse : 93 500KW/h pour les voiries et 51 750 KW/h pour les sites sportifs. Ils ont été multipliés par 5 par rapport à 2014. Cela représente une économie financière de 23 000 € en moins d’un mois.

BILAN DE LA COMMUNE DE CILAOS

Cette année encore, Cilaos s’est fortement investie. Les éclairages publics ont été éteints à partir de 19h30. Cela inclut les plateaux sportifs, les lieux culturels, l’église de Notre dame des Neiges et l’Archipel des Métiers d’Arts. Une réduction des éclairages a également été réalisée par une dizaine de gîtes, restaurants et hôtels. Thomas Fontaine, cilaosien recruté par la SEOR, grâce à un financement de la DEAL (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement), a mené un travail de sensibilisation exceptionnel dans son cirque. Pendant 3 mois, il est allé à la rencontre de la population en faisant du porte à porte, en se rendant dans les clubs sportifs, ou encore en réalisant des brigades citoyennes de nuit. 360 personnes (grand public) et 140 scolaires ont été sensibilisés.

BILAN DU PALM HÔTEL & SPA

Le Palm Hôtel & Spa fait aussi partie des partenaires des Nuits sans lumière. Depuis plusieurs années, l’établissement hôtelier met en place différentes actions de sensibilisation auprès de sa clientèle. Cette année, il a proposé des séances d’observation d’étoiles et de relâcher de pétrels. En parallèle, une communication digitale et de l’affichage dynamique dans l’hôtel ont permis d’accroître la visibilité de l’opération.

BILAN DES INTERVENTIONS DU PARC NATIONAL

Les 4 secteurs du Parc national ainsi que l’équipe du programme Life + Pétrels se sont mobilisés aux quatre coins de l’île en proposant des animations auprès des scolaires et du grand public. Plus de 1 800 personnes ont été sensibilisées. – « La brigade pétrel » par le Life + Pétrel et le Lycée Boisjoly Potier – Camille Payet du programme LIFE+ Pétrels a accompagné tout au long de l’année scolaire la classe « Développement durable » du lycée Boisjoly Potier du Tampon. Durant les Nuits sans Lumière, ces jeunes très motivés ont pu mettre en pratique leurs connaissances en menant des actions à la fois originales et stratégiques : après-midi de sensibilisation auprès des passants et des commerçants de la ville de Saint-Pierre, théâtre de rue, prise en charge de pétrels échoués et relâcher de pétrels, distribution d’un journal sur les pétrels et la pollution lumineuse, réalisé par leur soin.

LE BILAN CHIFFRÉ

Pollution lumineuse, les acteurs du territoire s’engagent : 183 partenaires, dont 18 communes, 46 services publics, 56 entreprises privées, 24 associations, 30 classes et 9 artistes

110 événements organisés sur toute l’île

457 oiseaux récupérés, 389 sauvés

Communication presse : 24 parutions locales

Communication digitale (Facebook) : prés de 300 000 personnes ont été touchées, soit un tiers de la population réunionnaise

> Les Nuits sans lumière, une opération de sensibilisation fédératrice qui a vocation à s’inscrire dans une réflexion plus globale portant sur la transition énergétique et écologique avec l’ensemble des acteurs du territoire réunionnais.

La problématique de la pollution lumineuse a bien lieu tout au long de l’année, et les enjeux de protection de la biodiversité, de menaces sur les paysages nocturnes ou la santé humaine révèlent que le sujet doit être traité de manière globale. « Si on ajoute que l’éclairage public représente plus de 40% du budget d’électricité des communes et que cette énergie, produite en majorité avec des énergies fossiles contribue à l’empreinte carbone et donc au changement climatique, il apparaît clairement qu’une réflexion de fond sur le « Mieux éclairer » doit être menée », indique le Parc national.

Une réflexion sur l’accompagnement de l’aménagement du territoire et l’adaptation des éclairages, sur la mise en place de Plans lumière, voire de labels pour valoriser la qualité du ciel étoilé de La Réunion pourrait être intégrée. Des axes de réflexion qui sont à développer « en gardant à l’esprit la dimension économique et la qualité de vie des habitants ».

Ce sont des pistes de travail que le Parc national souhaite porter, avec les acteurs institutionnels de l’énergie, « pour que la transition énergétique et écologique soit intégrée comme un enjeu de territoire à l’échelle de l’île ». Dans cet objectif, au côté de la Région, de la SPL énergie du SIDELEC et d’EDF, le Parc souhaite contribuer à l’organisation des Ateliers territoriaux sur la « Lumière et transition écologique ».


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