Méditer quand on est overbooké : Possible mais surtout conseillé

Méditer quand on est overbooké : Possible mais surtout conseillé

22h27, vous rejoignez (enfin) votre lit, avec la désagréable impression de n’avoir pas eu une seconde pour vous poser. Pas une seconde à VOUS accorder. Une impression sûrement bien réelle, et malheureusement loin d’être exceptionnelle. « On vit dans une société qui va vite, et peut-être trop vite. On n’a plus ce temps à la contemplation, ou à la procrastination, ou même à l’ennui, et ça, ça nous rend malade », estime Rodolphe Sinimale, le « change-maker »* et fondateur de Metta Bhavana – une ​initiative ​ positive proposant des « cursus et ​expérimentions ​d’innovation sociale », en lien ​avec la méditation. L’occasion de relayer une pensée partagée par un maître de l’Himalaya. « Si tu n’as pas le temps pour méditer, c’est là que tu dois méditer beaucoup ».

« Méditer beaucoup, mais je n’ai pas le temps je t’ai dit ! » : on vous entend déjà pester. Détendez-vous. Oui, méditez beaucoup quand on est pressé est idéal pour retrouver une forme de sérénité, mais, rassurez- vous, la méditation expresse, c’est possible. « Pas besoin d’une heure, deux heures, mais de moments courts et extrêmement qualitatifs », affirme en effet le « Passeur de Bonheur ». « On peut voir la méditation comme un synonyme de « cultiver ». L’idée est d’arroser les graines les plus belles qu’il y a en chacun des êtres humains – bonté, amour, compassion, bienveillance -, au détriment des émotions négatives – envie, orgueil, jalousie -. En fait, il y a deux étapes essentielles dans la méditation, comme les ailes d’un oiseau. La première c’est l’aspect sagesse : voir la réalité telle qu’elle est. La deuxième : développer ces émotions extrêmement positives que sont la compassion – le souhait que tous les individus soient libérés de leurs souffrance- et la bienveillance – le souhait qu’ils trouvent tous les bonheur -« .

Mais concrètement, que peut-on faire si on a peu de temps à consacrer à cette activité ? Rodolphe Sinimale propose différentes pistes : « Par exemple, au lieu de se lever dans le rush, d’aller vite boire son café, se brosser les dents et répondre à ses mails, on peut se lever une minute avant, et instaurer une forme d’intention juste pour notre journée, se dire que toutes les personnes que nous allons rencontrer cherchent comme nous-même à être heureux, et ne cherchent pas à souffrir, et qu’on va tout faire pour être un bon être humain. Ça c’est déjà une forme de méditation très inspirante, et c’est 60 secondes dans notre journée ». Facile !

Le bureau, un endroit pertinent pour méditer

Dans la même idée, le soir, avant de dormir, « revoir tout ce qu’on a fait dans la journée, voir où on a été bon, en cultivant par exemple la gratitude, là où on pourrait s’améliorer, sans culpabilité mais plutôt avec enthousiasme ». Au bureau aussi, vous pouvez ! « C’est un lieu très pertinent pour méditer. Par exemple quand on reçoit un mail un peu difficile, au lieu de se jeter de façon un peu compulsive pour répondre, on peut faire un pas de côté, histoire de laisser redescendre la pression et les émotions, pour voir la situation sous un autre angle, ce que les émotions destructives comme la colère ou l’orgueil ne permettent pas. Et ne répondre qu’après avoir réalisé ce travail ».

Assis, debout, allongé, yeux fermés, ouverts… les écoles sont nombreuses. « Dans la méditation laïque que je défends aujourd’hui, on s’intéresse vraiment à concentrer son esprit sur un point, pour ensuite être en mesure de cultiver l’altuisme avec une grande qualité de concentration ; il y a aussi la « pleine conscience », être vraiment présent à ce qu’il se passe. Mais le Bouddha disait qu’il y a 84.000 formes de méditation, de façon à ce qu’il y en ait une adaptée pour chacun d’entre nous ».

Simple à mettre en œuvre au quotidien, la méditation est donc accessible à tous. Des ouvrages, sites ou applications** permettent de s’initier par soi-même. « On peut se lancer comme ça, après des lectures, mais comme dans toute discipline, je pense que ça fait sens de trouver un enseignant qui soit qualifié », précise celui qui a fait le tour du monde pour apprendre et s’enrichir. Et de citer le psychiatre et psychothérapeute Christophe André : « Ce que le sport a été au XX siècle, la méditation le sera au XXIème siècle ». Il n’y a plus qu’à se lancer !

 

La vidéo ne fonctionne pas ? Cliquez ici pour la découvrir : https://www.youtube.com/watch?v=5qsNyqURldk


* Change-maker : entrepreneur du changement

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  •  Deux sites internet / applis recommandés par Rodolphe Sinimalé pour explorer :
https://greatergood.berkeley.edu/ – le site référence de la recherche sur le champ du bonheur !
https://www.petitbambou.com/ – un succès ! (attention cependant, une application, aussi bonne soit-elle, ne remplacera  jamais les conseils avisés d’un enseignant qualifié).
  • Des ouvrages :
« Plaidoyer pour l’altruisme » – (désormais) classique de mon ami chercheur et moine bouddhiste Matthieu Ricard.

« Altered Traits: Science Reveals How Meditation Changes Your Mind, Brain, and Body » (non traduit), le meilleur de la science mondiale condensée par deux des plus grands chercheurs de la planète, Richard Davidson et Daniel Goleman.

  •  Méditer avec Rodolphe / Metta Bhavana :
– Le cursus « L’Art de la méditation – entre pleine conscience et bienveillance », débute à La Réunion chaque année en Octobre.
– Le TEDx TALK (plus de 25.000 vues), sur le secret du bonheur : cultiver la compassion à travers la méditation

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