Goni vide y tien pas d’bout : Une expo pour valoriser la traditionnelle toile de jute
Mettre à contribution les cinq sens à travers une « exposition interactive ». C’est l’idée de Céline Dubois et Nathalie Piot à travers le projet baptisé « Goni vide y tien pas d’bout ». Clin d’œil à cette vieille expression créole signifiant « l’estomac vide, on ne tient pas longtemps », ce projet artistique souhaite redonner ses lettres de noblesse au traditionnel sac en toile jute.
« La population locale utilisait le goni comme sac de transport des denrées alimentaires, pour stocker le café, pour la confection de matelas, de vêtements, de chaussures… », rappellent les organisatrices, respectivement artiste-peintre et professeure de Yoga.
La concrétisation du concept a débuté ce mercredi soir, avec une « pré-exposition » au Bistrô de Saint-Leu. L’occasion d’échanger sur la mise en place de la véritable expo, que les deux femmes imaginent avec deux espaces complémentaires. D’un côté, un endroit dédié aux œuvres hétéroclites des divers artistes participants (plasticiens, sculpteurs, peintres, couturiers), lesquels n’ont eu qu’une seule et même consigne : utiliser les toiles de jute données par la Brûlerie de la fournaise pour réaliser leurs créations.
De l’autre, un espace « historique », pour plonger les visiteurs dans le temps lontan, à l’époque où gonis étaient des compagnons du quotidien. Photographies et interviews audio de gramounes, découverte de jeux anciens (comme la course de gonis), et dégustation de café sont au programme.
« Le but est de faire voyager cette exposition dans divers lieux à la Réunion en 2019 et 2020 », ambitionnent les deux créatives. Une belle initiative, à l’heure où les matières naturelles doivent remplacer le plastique, qui n’a plus la cote !
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